Chauffeur professionnel de Limousine ou VTC ou Grande remise
En tant que chauffeur de Grande Remise, vous serez amené à conduire des clients privilégiés qui paient un prix forfaitaire convenu d’avance pour être transportés confortablement et avec courtoisie.
Le tarif est de deux à quatre fois plus élevé que celui d’un taxi et l’on comprendra que le client est en droit d’espérer de meilleures prestations (chauffeur bien habillé, aimable et compétent, voiture de haut standing, propre et ne sentant ni la cigarette, ni le sapin à la vanille…). Or, bien que cela existe en Angleterre et aux Etats-Unis, et depuis quelques années en France, il n’existe aucune formation reconnue en Suisse, ni aucun diplôme de chauffeur.
A priori, tout le monde peut faire ce travail: professionnels à plein temps, étudiants, chômeurs, saisonniers, policiers à la retraite, etc.
Toutefois, en Suisse, un permis de conduire professionnel est requis. Ce permis s’obtient suite à un examen théorique sur l’Ordonnance fédérale sur les Transports Routiers, l’OTR2 (qui réglemente les heures de travail, de conduite et de repos obligatoire) et un examen pratique de conduite et sur l’utilisation du tachygraphe (sorte de “boîte noire” qui équipe les bus et camions dans toute l’Europe, et, en Suisse, également les taxis et limousines).
A Genève, il faut aussi passer un examen complémentaire sur la loi cantonale (LTaxi H 1-30) et son règlement d’exécution (RTaxi H 1 30.01). Et, bien que cela ne fasse l’objet d’aucun examen, il est souhaitable d’avoir une bonne présentation, des bonnes manières, une bonne culture générale, une bonne maîtrise de l’anglais et une bonne connaissance de la région (banques et sociétés financières, restaurants gastronomiques et hôtels de luxe, écoles et cliniques privées, etc… entre Annecy et Montreux). Enfin, pour travailler chez Leaders Limousines en tout cas, il faut aussi savoir maintenir une voiture propre en tout temps, à l’intérieur comme à l’extérieur…
Concrètement, pour devenir chauffeur à Genève il faut s’inscrire à l’Office Cantonal des Automobiles et de la Navigation (OCAN) qui vous donnera la liste des documents et formalités nécessaires. Il faut notamment:
– un extrait de casier judiciaire (que vous pouvez commander en ligne ou dans une Poste);
– un certificat de bonne vie & moeurs (formulaire en ligne);
– un certificat médical établi par un médecin reconnu (selon liste fournie par le SAN);
– un examen pratique de conduite et d’utilisation du tachygraphe;
– un examen théorique sur l’OTR2 (loi pensée pour les conducteurs de poids lourds et autocars, elle n’est pas vraiment adaptée aux spécificités du transport en limousine, qui compte plus d’heures d’attente que de conduite, donc les règles sur le nombre d’heures de travail, de conduite, de pose et de repos n’ont pas vraiment de sens, mais c’est la seule loi fédérale à laquelle se référer…).
Les sessions d’examens à l’ OCAN ont lieu plusieurs fois par année. Notez qu’il est préférable de passer l’examen de conduite avec un minibus de plus de 3.5t (conforme aux nouvelles normes européennes) pour ne pas avoir de restriction à 3.5t inscrite sur le permis.
Une fois ce permis professionnel passé il faut demander une carte fédérale de conducteur (nécessaire pour utiliser les nouveaux tachygraphes).
Enfin, il faut obtenir l’autorisation cantonale d’exercer (carte cantonale de chauffeur professionnel).
Pour cela il faut passer un examen d’anglais (rudimentaire) et un examen sur la loi taxi-limousine cantonale et le règlement d’exécution qui l’accompagne.
L’inscription à l’examen se fait au Service du Commerce (SCom). La session d’examen n’a lieu qu’une fois par année vers le mois de mai. L’annonce est faite environ 2 mois avant dans la feuille d’avis officielle de Genève (FAO).
Toutefois, l’association des entreprises de limousines (l’AGL) considère que la loi cantonale n’étant que très partiellement appliquée, la carte de chauffeur est superflue et ne constitue qu’une tracasserie administrative sans autre finalité que d’encaisser des émoluments.
L’association considère qu’il est aberrant qu’un chauffeur ayant obtenu la carte fédérale ne puisse exercer avant d’avoir passé cet examen cantonal et doive souvent dans l’intervalle s’inscrire ou rester au chômage! Comme par ailleurs le SCom refuse de prendre les inscriptions plus de 6 semaines avant la date qu’elle-même a fixée pour l’examen, nous suggérons que les candidats envoient leur demande d’inscription à l’examen par courrier recommandé.
Lors d’un possible contrôle de police, vous pourrez ainsi arguer que vous avez demandé la carte de chauffeur et attendez la réponse du SCom… Les membres de l’AGL pensent toutefois qu’une carte professionnelle se justifie pour les dirigeants d’entreprise, au même titre que la licence fédérale de transport nécessaire pour les entreprises ayant des minibus de plus de 9 places (conformément aux normes européennes auxquelles la Suisse est soumise depuis 2006 par accord bilatéral).
Les différents types de services
Les services de transport professionnel de personne englobe plusieurs types de services :
– La « navette »: job de base, qui consiste à transporter un certain nombre de personnes, entre un point A et un point B et inversement. Le plus souvent entre l’aéroport et leur hôtel et/ou le lieu d’un événement.
– La « dispo »: vous vous occupez d’un groupe de personnes pendant x heures ou x jours et devez les conduire partout où ils veulent, toute la journée (voilà pourquoi on vous demandera de connaître les hôtels, les restaurants et bonnes adresses pour le shopping). Le salaire est d’environ CHF 25.- de l’heure (avec bonus pour les heures entre 21h et 7h du matin et les heures de déjeuner). Pourboires en fonction de la nationalité des clients (nuls si c’est un Français, moyens avec les Américains et élevés avec les habitants du Golfe, aléatoire avec les Russes).
– La « suiveuse » (ou l’ « escorte »): vous suivez la dispo toute la journée. Il s’agit généralement de transporter les gardes du corps. Le but du jeu étant de maîtriser l’art de rouler en convoi et de ne pas perdre la voiture que vous suivez tout en évitant de se faire flasher par un radar et de griller les feux rouges (même dans un convois avec escorte de police c’est interdit)…
– Le « roadshow »: proche de la dispo., vous devez prendre des banquiers à l’aéroport ou à leur hôtel et les conduire dans différentes banques où ils ont rendez-vous, généralement pendant une heure, soit pour lever des fonds soit pour en placer (peu de pourboires, car ceux que vous transporterez ne sont généralement eux-même que des employés). Type de service très fréquent à Londres, Genève et Zurich…
– Le « spare » ou « stand-by »: vous êtes là en supplément. Votre job consiste à intervenir le jour où l’une des navette ou des dispo a un empêchement ou pour une demande de dernière minute. Le reste du temps, vous attendez, attendez, attendez… Salaire: de 0 à CHF 300.- par jour (certaines entreprises peu scrupuleuses ne payent que les heures où vous avez effectivement travaillé). Pourboires: tant que vous ne roulez pas, vous ne risquez pas d’en toucher…
– Le « transfert »: il s’agit de conduire une fois x personnes entre un point A et un point B (par exemple, venir chercher des clients à l’aéroport et les amener à leur hôtel ou mieux dans une station de ski).
– La « Petite Remise »: catégorie qui n’existe qu’en France. Il s’agit de voiture avec chauffeur qui ne peuvent que charger leurs clients dans leur commune de rattachement vers une destination X ou charger un client X vers leur commune de rattachement.